Les conseils de Corinne
"Un monde à refaire" de Claire Deya
Le résumé:
Hyères, 1945. C'est presque l'été, presque la paix. Après cinq années de conflit, tous n'aspirent qu'à revivre, libres. Et pourtant, sur les rives de la Méditerranée, des millions de mines laissées par les Allemands menacent d'exploser. Qui s'en souvient ? Comment trouver sa place dans ce monde que l'on ne reconnaît plus, lorsqu'on revient des camps, comme Saskia, ou du maquis, comme Fabien ? Quand on recherche au milieu du chaos, comme Vincent, la femme qu'on aime d'un amour fou, incandescent, et qui a disparu ? Pour saisir l'infime chance de retrouver Ariane, Vincent est prêt à tout, jusqu'à s'engager dans l'enfer d'une équipe de démineurs. Entre Hyères et Saint-Tropez, des résistants, des aventuriers travaillent sous haute tension avec des prisonniers allemands à nettoyer les plages des engins de mort qui piègent la riviera. C'est presque l'été, presque la paix : certains reprennent leur souffle, d'autres risquent leur peau. Sans autre choix que de réinventer leur vie. Un portrait saisissant d'une période paradoxale et méconnue, pleine de douleur, d'espérance et de secrets indicibles. Une fresque romanesque inoubliable.
"La colère" de SA Cosby
Le résumé:
Un état des lieux sans concession de l’Amérique des marges.
Ike Randolph est noir. Buddy Lee Jenkins est blanc. En Virginie-Occidentale, cela revient à dire que tout les oppose. Ils ont pourtant été tous les deux pareillement lamentables en dénigrant avec la même violence l’homosexualité de leurs fils, maintenant mariés l’un à l’autre. Alors, quand Isiah et Derek sont assassinés, la douleur a un goût de culpabilité. Qui a tôt fait de se transformer en colère, un colère viscérale, qui réclame un exutoire.
"le sang des innocents" de sa cosby
Le résumé:
Premier shérif noir de Charon County, Titus Crown, ancien agent du FBI, attise la colère des Blancs, mais aussi la défiance des Noirs, qui le perçoivent comme un traître. Dans ce comté rural du Sud des Etats-Unis, frappé par la crise des opioïdes et les tensions raciales, Lattrel, un jeune Noir, met le feu aux poudres en tirant sur un professeur de lycée avant d'être abattu par la police.
"Bass rock"d'Evie Wyld
Le résumé :
Dans l’Écosse superstitieuse du XVIIIe siècle, Sarah, une jeune fille de quatorze ans traquée pour sorcellerie, est secourue par le pasteur du village. Ils prennent la fuite à travers la forêt mais sont rapidement pris en chasse.
Après avoir épousé un vétéran de la Seconde Guerre mondiale père de deux enfants, Ruth part s’installer sur la côte écossaise, au bord de la mer du Nord. Dans sa grande demeure, face à l’îlot de Bass Rock et à ses colonies de fous de Bassan, le bonheur semble à portée de main, et pourtant… Les voyages d’affaires de son mari se font de plus en plus fréquents, et l’étrange présence qu’elle perçoit dans la maison ne fait qu’accentuer son malaise.
Six décennies plus tard, Viviane, une quadra londonienne un peu paumée, retourne dans la maison de vacances de son enfance. Tandis qu’elle y dresse l’inventaire des biens de son aïeule Ruth, des fragments du passé refont surface, éclairant d’un jour nouveau la légende familiale.
Sarah, Ruth, Viviane, un même destin, à travers les années : une vie circonscrite par les désirs des hommes. Evie Wyld signe ici une saga ensorcelante, peuplée d’esprits et de fantômes, sur la masculinité toxique et la solidarité des femmes.
"Suminawa le charpentier des dieux " de Masamochi Ishikawa
Le résumé:
Suminawa est un charpentier de génie. Les habiles mécanismes de bois qu’il met au point vont jusqu’à simuler la vie des êtres. Devant son talent, les sages du Paradis bouddhique décident de lui confier une mission : sauver de l’errance les âmes de deux jeunes Immortels qui se sont égarées dans le monde des hommes… Dans cette quête, l’artisan devra faire appel à toute sa virtuosité pour contrevenir aux esprits malfaisants.
Ce récit inclassable – entre roman d’aventures, conte de fées et histoire d’amour – est un classique de l’époque d’Edo. Son auteur, Ishikawa Masamochi, réussit à transporter le lecteur dans l’Ancien Japon, en revenant avec panache sur les imperfections de la société des Tokugawa.
Traduit pour la première fois en français, ce texte un brin singulier, indémodable et d’une intrigue palpitante, est illustré par le célèbre peintre des Trente-Six Vues du mont Fuji, Katsushika Hokusai.
"Le murmure" de Christian Bobin
Le résumé:
« Les poètes meurent au combat même quand ils meurent dans un lit. Ils livrent bataille toute leur vie. »
Hanté depuis toujours par la mort, dès ses premiers écrits, Christian Bobin paria pour le salut par la poésie, plaçant sa vie « sous une pluie de lettres noires et blanches ». Même le dernier instant du poète — qui meurt juste après avoir achevé son dernier livre — y était vu de façon prémonitoire : « la bouteille d’encre noire renversée dans le fond de l’âme ».
Commencé chez lui, au Creusot, en juillet 2022, poursuivi sur son lit d’hôpital durant les deux mois précédant sa mort, le 23 novembre 2022, Le murmure appartient à ces œuvres extrêmes écrites dans des conditions extrêmes.
Dans ce livre ultime, le plus humain des poètes se révèle être aussi le plus héroïque. À l’hôpital, celui dont le rire explosif sonnait comme un défi réalise à la lettre cette parole de Rimbaud : « Je suis de la race qui chantait dans le supplice. » Le murmure est la trace d’une course entre l’amour et la mort. À la fin c’est l’amour qui gagne, faisant de ce chant un sommet d’humanité. Le destin qui s’achève sur une telle victoire ne s’arrête pas là. Il commence.
"Ether" d'Etienne Chaize
Le résumé:
Après la prise de la cité d'Ur par l'ennemi, un groupe d'exilés prend la fuite avec quelques braises du feu sacré pour entamer un voyage épique mais périlleux vers la mythique Agartha où pourra renaître le foyer de leur cité. Guidé par leur flambeau lumineux, les héros traversent des paysages immenses et fascinants parsemés d'obstacles humains et naturels.
"madame pylinska et le secret de chopin " d' Éric-Emmanuel Schmitt
Le résumé:
Madame Pylinska, aussi accueillante qu'un buisson de ronces, impose une méthode excentrique pour jouer du piano....
- Madame Pylinska, quel est le secret de Chopin ?
- Il y a des secrets qu'il ne faut pas percer mais fréquenter : leur compagnie vous rend meilleur.
"Minuit dans la ville des songes" de René Frégni
Le résumé:
« J’avais été jadis un voyageur insouciant. Je devins un lecteur de grand chemin, toujours aussi rêveur mais un livre à la main. Je lus, adossé à tous les talus d’Europe, à l’orée de vastes forêts. Je lus dans des gares, sur de petits ports, des aires d’autoroute, à l’abri d’une grange, d’un hangar à bateaux où je m’abritais de la pluie et du vent. Le soir je me glissais dans mon duvet et tant que ma page était un peu claire, sous la dernière lumière du jour, je lisais.
J’étais redevenu un vagabond, mal rasé, hirsute, un vagabond de mots dans un voyage de songes. »
Ce roman est le récit d’une vie d’errance et de lectures, aussi dur que sensuel, aussi sombre que solaire. Le chaos d’une vie, éclairée à chaque carrefour périlleux par la découverte d’un écrivain.
René Frégni, conteur-né, ne se départit jamais de son émerveillement devant la beauté du monde et des femmes. Fugueur, rebelle, passionné de paysages grandioses, qui restent pour lui indissociables des chocs littéraires. Un homme qui marche un livre et un cahier à la main.
" Les gens de Bilbao naissent où ils veulent" de Maria Larrea
Le résumé :
L'histoire commence en Espagne, par deux naissances et deux abandons. En juin 1943, une prostituée obèse de Bilbao donne vie à un garçon qu'elle confie aux jésuites. Un peu plus tard, en Galice, une femme accouche d'une fille et la laisse aux soeurs d'un couvent. Elle revient la chercher dix ans après. L'enfant est belle comme le diable, jamais elle ne l'aimera. Le garçon, c'est Julian. La fille, Victoria.
Ce sont le père et la mère de Maria, notre narratrice. Dans la première partie du roman, celle-ci déroule en parallèle l'enfance de ses parents et la sienne. Dans un montage serré champ contre champ, elle fait défiler les scènes et les années : Victoria et ses dix frères et soeurs, l'équipe de foot du malheur ; Julian fuyant l'orphelinat pour s'embarquer en mer. Puis leur rencontre, leur amour et leur départ vers la France.
La galicienne y sera femme de ménage, le fils de pute, gardien du théâtre de la Michodière. Maria grandit là, parmi les acteurs, les décors, les armes à feu de son père, basque et révolutionnaire, buveur souvent violent, les silences de sa mère et les moqueries de ses amies. Mais la fille d'immigrés coude son destin. Elle devient réalisatrice, tombe amoureuse, fonde un foyer, s'extirpe de ses origines.
Jusqu'à ce que le sort l'y ramène brutalement. A vingt-sept ans, une tarologue prétend qu'elle ne serait pas la fille de ses parents. Pour trouver la vérité, il lui faudra retourner à Bilbao, la ville où elle est née. C'est la seconde partie du livre, où se révèle le versant secret de la vie des protagonistes au fil de l'enquête de la narratrice. Stupéfiant de talent, d'énergie et de force, Les gens de Bilbao naissent où ils veulent nous happe dès le premier mot.
Avec sa plume enlevée, toujours tendue, pleine d'images et d'esprit, Maria Larrea reconstitue le puzzle de sa mémoire familiale et nous emporte dans le récit de sa vie, plus romanesque que la fiction. Une histoire d'orphelins, de mensonges et de filiation trompeuse. De corrida, d'amour et de quête de soi. Et la naissance d'une écrivaine.
"Taormine" de Yves Ravey
Le résumé:
Un couple au bord de la séparation s'offre un séjour en Sicile pour se réconcilier.
A quelques kilomètres de l'aéroport, sur un chemin de terre, leur voiture de location percute un objet non identifié. Le lendemain, ils décident de chercher un garage à Taormine pour réparer discrètement les dégâts.
Une très mauvaise idée.
Critique :
Un couple bourgeois parisien ,prêt à se séparer décide de partir en Sicile pour « recoller les morceaux ».
Première mauvaise idée.
Arrivé sur place, le couple prend la route avec une voiture de location et bifurque sur un chemin sans issue pour aller voir la mer.
Deuxième mauvaise idée.
En repartant leur voiture cogne un obstacle, l’aile est cabossée. Le couple décide de continuer la route sans s’arrêter.
Troisième mauvaise idée.
Arrivé à destination, le couple demande à un employé de l’hôtel où il séjourne si ce dernier connaît un carrossier capable de réparer le sinistre en toute discrétion.
Quatrième mauvaise idée.
Et ainsi de suite, plus l’histoire avance, plus le couple s’enfonce.
La question devient comment peut-on se mettre dans un tel traquenard ?
C’est un « scenario alla Hitchcock ». C’est angoissant, cauchemardesque ,indécent, lamentable ; tonitruant.
Cyril Darnige.
"Première personne du singulier" de Hakuri Murakami
Le résumé:
Après le succès de Des hommes sans femmes, Murakami renoue avec la forme courte. Composé de huit nouvelles inédites, écrites, comme son titre l’indique, à la première personne du singulier, un recueil troublant, empreint d’une profonde nostalgie, une sorte d’autobiographie déguisée dont nous ferait cadeau le maître des lettres japonaises.
Un homme se souvient
De la femme qui criait le nom d’un autre pendant l’amour
Du vieil homme qui lui avait révélé le secret de l’existence, la « crème de la crème de la vie »
De Charlie Parker qui aurait fait un merveilleux disque de bossa-nova s’il en avait eu le temps
De sa première petite amie qui serrait contre son cœur le vinyle With the Beatles
Des matchs de base-ball si souvent perdus par son équipe préférée
De cette femme si laide et si séduisante qui écoutait le Carnaval de Schumann
Du singe qui lui avait confessé voler le nom des femmes qu’il ne pouvait séduire
De ces costumes qu’on endosse pour être un autre ou être davantage nous-même.
Un homme, Murakami peut-être, se souvient que tous ces instants, toutes ces rencontres, anodines ou essentielles, décevantes ou exaltantes, honteuses ou heureuses, font de lui qui il est.